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Parcours patrimoine

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Le square Mahang Sarr

Histoire de la commune
Photo ancien soldat noir et blanc

En ces heures sombres du 19 juin 1940, le 25e Régiment des Tirailleurs Sénégalais est positionné à Chasselay où il oppose une forte résistance aux Allemands. Après de violents affrontements et submergés par la puissance de feu ennemie, les tirailleurs survivants sont obligés de se replier.

L’un deux, Mahang Sarr, déjouant les patrouilles nazies, parvient à rejoindre Marcy l’Étoile et se cache dans une remise annexe à l’école. Le 20 juin, alors qu’il sort de sa cachette pour se désaltérer à la fontaine près de la mairie, une patrouille allemande passe, l’arrête et le fusille. Le lendemain, le maire, Louis Raymond, le fait inhumer dans le cimetière communal. 

En 1942, Jean Marchiani, responsable local des anciens combattants, achète un pré à Chasselay pour offrir une sépulture en l’honneur de ces soldats africains. Il y fait construire une nécropole réalisée en terre de couleur rouge ocre spécialement apportée de Dakar et fait rassembler les corps des soldats d’origine africaine dans ce cimetière.  Le soldat Mahang Sarr y est transféré, avec l’inscription « Mort pour la France ». Il repose depuis auprès de 193 de ses camarades, derniers combattants morts avant l’armistice.

La commune a souhaité lui rendre hommage en donnant son nom à ce square, situé non loin de l’endroit de l’éxécution, au lieu-dit « la ferme du Grec ».

« Quand Jeanne m’a proposé de reprendre l’idée de se documenter sur la fin tragique du tirailleur Sénégalais fusillé par les Allemands sur notre commune en 40, j’ai compris que nous allions enfin avoir l’opportunité de proposer à nos élus que notre commune rende les honneurs bien mérités à ce combattant de la deuxième guerre mondiale. Je ne connais sa fin tragique que par de la transmission verbale familiale et je dois reconnaitre que sans les recherches documentaires entreprises par Jeanne, je ne connaissais ni le nom de cet homme ni son origine. J’ai essayé vainement, il y a bien des années, de mettre à l’honneur ce pauvre soldat mort comme beaucoup de ses camarades le 20 juin 40. A l’époque, je me souviens que ma première réaction avait été de penser qu’il était mort pour rien car la France avait capitulé l’avant-veille.  Aujourd’hui je suis persuadé que ce soldat, enrôlé dans une colonie lointaine est mort pour défendre la liberté, pour défendre ma liberté, sa mort représente à elle seule les trois mots de notre devise nationale. » – Jean-Louis Raymond

En juin 40 la France vit des jours sombres, conclusion d’une période peu glorieuse et je ne vois pas en quoi notre commune échapperait à l’esprit de l’époque. Un des rôles de notre comité historique et d’être force de proposition, de faire des suggestions simples et compréhensibles. Cette démarche, loin d’éventuelles polémiques liées aux faits de guerre ou au comportement des civils, consiste uniquement à mettre à l’honneur Monsieur Mahang Sarr fusillé sur notre commune le 20 juin 40, de rendre hommage à un soldat mort pour la France.

La ligne de défense française le long de la Somme est brisée le 6 juin 40 par une armée allemande suréquipée. A partir de cette date tout va très vite, le 9 les Allemands sont aux portes de Paris. Les restes des forces de défense de la capitale battent en retraite dans la confusion générale, la progression des troupes allemandes est alors très rapide aussi bien en direction de l’Ouest qu’en direction du Sud. 

En ces heures sombres de juin 1940 c’est la débâcle de l’armée française. Mi-Juin la Wehrmacht est à Dijon. Le commandement militaire français positionne des barrages au Nord de Lyon sur la Nationale 7 à L’Arbresle et sur la Nationale 6 au niveau de Lissieu. La défense des accès Nord de la ville est confiée au 405ème régiment d’artillerie anti-aérienne de Satonay et au 25 ème régiment de tirailleurs Sénégalais, les combattants ont pour ordre de retarder l’ennemi afin que la ville s’organise.

Le 17 juin, Pétain demande l’armistice et le lendemain 18, Edouard Herriot Président de la Chambre des Députés et Maire de Lyon déclare Lyon Ville ouverte c’est-à-dire sans résistance à la troupe d’occupation. L’information n’arrive pas jusqu’aux soldats alors que le régiment d’infanterie Gross Deutschland surarmé accompagné de la terrible division SS Totenkopf arrive de Macon pour occuper Lyon. Sur la N6 Ils tombent sur une forte résistance à Chasselay le 19 juin 1940.  Les combattants africains, encadrés par des officiers français, sont peu expérimentés et peu armés mais fortement déterminés. Devant la puissance de feu allemande, les tirailleurs sont dispersés. Un groupe se retranche à l’intérieur du couvent de Montluzin à Chasselay, un autre groupe, commandé par le capitaine Gouzy, s’est retranché dans le château du Plantin. Les soldats noirs du couvent sont pour la plupart morts au combat ou exécutés sur place le 19 juin, ceux du Plantin sont contraints de se rendre le 20 faute de munitions et sont immédiatement capturés. Huit officiers français ainsi que soixante-dix soldats africains sont amenés dans un champ. Les officiers sont sommés de se plaquer au sol tandis que les nazis obligent les tirailleurs à fuir en courant. Les mitraillettes des chars ouvrent alors le feu, abattant les hommes dans le dos. Les blindés avancent et achèvent les blessés sous leurs chenilles. Sur la ligne de défense de la Nationale 7, submergés par la puissance de feu allemande, les combattants survivants de L’Arbresle sont obligés de se replier, irrémédiablement poursuivis par les Nazis. Un groupe de 18 tirailleurs est arrêté et fusillé à Lentilly.

En ce jour tragique du 20 juin 40, le hasard a voulu qu’un tirailleur sénégalais démuni et apeuré, déjouant les patrouilles nazis arrive à rejoindre notre commune. Il trouve refuge dans les remises annexes à l’école La soif le fit sortir de sa cachette pour se désaltérer à la pompe située près de la mairie et proche de la rue principale, le mauvais sort fait passer un side-car allemand à ce moment. Le tirailleur sénégalais Mahang SARR est capturé, emmené à la sortie du village et fusillé sur la façade d’une maison un peu isolée dite « la maison du Grec » face au cimetière, le corps est ainsi abandonné par les Nazis qui continuent leur route et leur sombre mission. Le maire Louis RAYMOND fait rapatrier le corps dans les locaux de la mairie puis le fait inhumer dans le cimetière communal. 

Jean Marchiani , secrétaire général de l’Office départemental des mutilés, combattants, victimes de la guerre et pupilles de la Nation, horrifié par le comportement des Nazis et n’ayant pas réussi à obtenir un financement de la part du gouvernement de Vichy, finance lui-même l’achat d’un pré à Chasselay. Il y fait construire une nécropole réalisée en terre et de couleur rouge ocre en l’honneur de tous ces soldats africains morts dans notre département, il prend également la décision personnelle de faire rassembler les corps des soldats d’origine africaine inhumés dans des cimetières communaux alentours pour certains, mais bien souvent dans de simples fosses en pleine campagne. Le Tata est inauguré le 8 novembre 1942. Le corps du soldat Mahang SARR fut naturellement transféré dans ce cimetière pour les braves avec l’inscription mort pour la France, Il repose maintenant parmi 188 de ses camarades au Tata de Chasselay. 188 combattants africains qui furent les derniers combattants morts avant l’armistice presque dans l’indifférence générale.

Galerie photos

Ressources documentaires

Mémoires combattantes site web

Tirailleurs d’Afrique. Des massacres de mai-juin 1940 à la Libération de 1944-1945 : histoire croisée et mémoire commune.

Une exposition créée par l’ONAC-VG et le Groupe de recherche Achac

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Une exposition créée par l’ONAC-VG et le Groupe de recherche Achac

Marcy dossier de décès ancien

Dossier Archives militaires – dossier de deces Mahang Sarr

Dossier de décès

Marcy dossier de décès ancien

Dossier Archives militaires – dossier de deces Mahang Sarr

Dossier de décès

Vidéo

Un film de Eveline Berruezo et Patrice Robin / Premier document scientifique français à parler du Tata et de Thiaroye. – film présenté à la bibliothèque de Marcy l’Etoile le 7 mai 2022, dans le cadre de l’exposition « Tirailleurs d’Afrique »

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